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Affichage des articles du 2019

Le lys

De toutes les fleurs, le lys blanc est pour moi l'une des plus belles. D'autres l'égalent mais aucune la surpasse. Ses promesses se dessinent déjà dans sa graphie. L’elancé « L » présage sa silhouette altière. Robuste l’« Y » détermine sa hardiesse. Le sage et sensuel « S » dit le reste. Sa majesté capiteuse est masculin. Son essence voluptueuse est féminine. Dès le lever du jour, elle s'expose en atour de dentelles blanches. Ses pétales ouverts, discrètement parsemés de coquettes taches, découvrent indécemment en son échancrure, un pistil fardé de poudre orange. Ses artifices d'élégance et son tempérament indolent, un brin canaille, cache une comédienne exigeante. Elle choisit ses rôles. Qu'elle soit passion, raison, cordialité, qu'elle soit en pot, en vase ou solitaire, elle délivre son message. C'est une artiste engagée. Généreuse et efficace, aux vertus multiples, elle offre ses pétales réconfortants aux malades et ses talents à la cosmétique. Elle n...

Le banc

La présence.  Je ne connais aucun endroit sur terre ferme où le banc ne serait pas à sa place. Même au sommet d'une montagne, aussi surprenant soit-il, sa présence deviendrait immédiatement légitime. Qu'il soit déjà occupé où complètement libre. La juste largeur pour s'assoir est plus qu'il n'en faut de longueur pour étendre ses bras et contempler, l'air satisfait et prospère, un paysage où une scène de rue. Un instant de grâce. Le bonheur simple d'être un élément du tableau. Parce que ce banc, immobile, ancré, stoppe la frénésie, invite à prendre conscience du temps, de l'espace, des saisons qui passent. Se sentir à sa place enfin. Légèrement suspendu au-dessus de sa vie. Le banc est au centre du monde. L'invitation. Le banc au soleil est une star en hiver. Celui à l'ombre remporte les palmes de la convoitise en été. En toute circonstance il est un réconfort. Manger, lire, écrire, se confier, écouter, échanger, regarder, cont...